LArtériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs (AOMI) est une pathologie fréquente qui est responsable de douleurs des membres inférieurs à la marche mais peut également être parfois silencieuse et passer inaperçue. Cest une maladie qui doit être traitée précocément, compte tenu des différents risques de son évolution. Mieux la comprendre vous aidera à mieux la prendre en charge et à contribuer efficacement à lamélioration de votre état de santé.
Vous trouverez dans ce document des réponses claires et détaillées à vos questions et des conseils pour vous aider dans votre vie quotidienne.
1 - TOUT CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR POUR MIEUX COMPRENDRE LAOMI
La définition et les symptomes de lAOMI
Les mécanismes de lAOMI
LAOMI, une pathologie fréquente
Lhistoire naturelle et les risques locaux de lAOMI
Les risques à distance de lAOMI
2 - QUEL BILAN DOIT ÊTRE ENVISAGÉ ?
COMMENT EST ÉVALUÉE VOTRE MALADIE ?
Lévaluation de la gravité de la maladie
Les facteurs de risque
3 - COMMENT AMÉLIORER VOTRE ÉTAT DE SANTÉ ?
Les différents types de traitement de lAOMI
Les traitements non médicamenteux
Les traitements médicamenteux
Que va-t-il mapporter ?
Que va-t-il mapporter ?
Les traitements des lésions au niveau local
Le suivi
4 - VOUS ET VOTRE ENTOURAGE
Ce que vous pouvez ressentir
Le rôle de lentourage
5 - LES RECOURS SOCIAUX ET FINANCIERS
1 - TOUT CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR POUR MIEUX COMPRENDRE LAOMI
La définition et les symptômes de lAOMI
1. Quest-ce que lArtériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs (AOMI) ?
Lartériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) ou artérite est une maladie des artères qui se caractérise par la présence de sténoses (rétrécissements localisés du diamètre de lartère), ou docclusions (formation dun bouchon ou caillot dans le canal intérieur appelé lumière de lartère au niveau des artères qui assurent la vascularisation des membres inférieurs. Il en résulte une mauvaise irrigation ou ischémie (voir Question N° 20) des tissus et des muscles irrigués par les artères atteintes.
2. Quels sont les symptômes de lAOMI ?
LAOMI peut être asymptomatique (sans manifestation ou silencieuse) ou bien se manifester par des douleurs qui apparaissent au cours de la marche (on parle de claudication intermittente), par des douleurs de repos (douleurs survenant en position allongée) ou par des troubles trophiques (voir Question N° 7). Il existe une classification de lAOMI, celle de Leriche et Fontaine, qui permet de différencier quatre stades en fonction des symptômes.
3. Peut-on être atteint dune AOMI sans ressentir de symptôme ?
Oui, il est possible davoir déjà une AOMI sans ressentir de symptôme. Cest le stade I de la classification de Leriche et Fontaine, qui est dit silencieux. Le médecin peut le dépister à loccasion dun examen clinique systématique qui mettra en évidence la disparition dun pouls périphérique au niveau du pied ou un souffle à lauscultation des vaisseaux des jambes, ou par la mesure de lindice de pression systolique à la cheville (voir Question N° 34).
4. Des douleurs aux jambes pendant la marche précédent-elles une AOMI ?
Non, lapparition de douleurs à la marche est un signe que les lésions de lAOMI sont déjà bien installées. Il sagit du stade II de la classification de Leriche et Fontaine qui est le stade ou apparaît la claudication intermittente. Cette dernière se définit par une douleur à type de crampe musculaire qui survient lors de la marche au niveau de la plante du pied, du mollet, de la cuisse ou de la fesse, en fonction des artères qui sont atteintes. Cette douleur disparaît à larrêt de la marche. La distance à laquelle survient la douleur musculaire est appelée distance ou périmètre de marche. On distingue la distance de marche sans douleur qui est la distance parcourue à partir de laquelle on commence à ressentir une douleur et la distance de marche maximale qui définit la distance maximale parcourue avant larrêt de la marche, imposé par la douleur.
5. À quoi correspond lapparition des douleurs de jambes au repos ?
Lapparition de douleurs de repos est un signe que les lésions de lAOMI sont déjà sévères. Cest le stade III de la classification de Leriche et Fontaine. Lischémie (mauvaise irrigation sanguine des organes) apparaît en position couchée en raison dune diminution du débit sanguin dans les jambes. Les douleurs ressemblant à celles de brûlures apparaissent dès que la jambe est surélevée et touchent les orteils en premier car ils sont les moins bien vascularisés et les plus éloignés du cœur. Ces douleurs sont soulagées par la position jambes pendantes. Le pied est souvent froid, pâle ou cyanosé (de couleur bleutée).
6. Des troubles sexuels peuvent-ils être associés à lAOMI ?
Une impuissance dorigine vasculaire est possible au cours de lAOMI. Dans ce cas, les lésions siègent au niveau de laorte et des artères iliaques (dans la région basse de labdomen). Face à des troubles de lérection le médecin va systématiquent rechercher, entre autre, une AOMI.
7. Quappelle-t-on troubles trophiques ?
Les troubles trophiques caractérisent le stade IV de la classification de Leriche et Fontaine. Cest le stade le plus grave de la maladie qui se manifeste sous forme dulcérations (perte de substance de la peau) au niveau des extrémités et parfois de gangrène (nécrose des tissus qui ne sont plus vascularisés) pouvant nécessiter un geste chirurgical (pouvant aller jusquà lamputation).
Les mécanismes de lAOMI
8. LAOMI, une manifestation clinique de lathérothrombose.
LAOMI est une des manifestations dune maladie appelée lathérothrombose. Il sagit dune maladie diffuse qui touche plusieurs territoires artériels : les artères des membres inférieurs mais aussi laorte et ses principales branches, les artères coronaires (artères du cœur), les artères carotidiennes (grosses artères de la tête et du cou) et leurs branches, les artères cérébrales (artères qui irriguent le cerveau). Il en résulte une grande variété de manifestations cliniques telles que lAOMI, lInfarctus Du Myocarde (IDM) et lAccident Vasculaire Cérébral (AVC) ischémique.
9. De lathéroclérose à lathérothrombose.
Lathérosclérose est due à un dépôt de graisses dans la paroi de lartère qui aboutit à la formation de plaques qui, peu à peu, rétrécissent le diamètre des vaisseaux. Elle peut sassocier à la thrombose qui est la formation dun caillot (ou thrombus) au niveau dune lésion dune plaque dathérosclérose qui sest rompue. Ce mécanisme appelé athérothrombose entraîne une obstruction plus ou moins complète de lartère.
10. Quel est le lien entre lartère obstruée et la douleur ?
Lathérothrombose est responsable dune diminution du calibre des artères qui peut conduire à leur obstruction complète. Or, au cours dun exercice physique (comme la marche), les besoins en oxygène des muscles augmentent. Normalement, lorganisme sadapte à ces besoins supplémentaires par une augmentation du débit sanguin, apportant plus doxygène dans les organes. Mais la plaque dathérosclérose va provoquer une gêne à lécoulement sanguin, empêchant lorganisme de sadapter aux besoins. Le muscle est alors mal irrigué, il souffre du manque doxygène, ce qui se traduit concrètement par une douleur : on dit quil est en ischémie. À lextrême limite, si lartère est complètement obstruée, il y aura interruption totale de la vascularisation dun territoire donné, ce qui peut conduire à une nécrose des tissus si cet état de fait se prolonge.
11. Lathérothrombose est-elle uniquement localisée aux jambes ?
Lathérothrombose est une maladie générale des artères qui touche principalement, en dehors des artères des membres inférieurs, les artères carotidiennes, cérébrales et coronaires. Lathérothrombose peut donc se manifester sous la forme dune AOMI, mais aussi dun accident vasculaire cérébral (ischémique) ou dun infarctus du myocarde. Lathérothrombose est favorisée par de nombreux facteurs de risque, communs à tous les territoires artériels concernés.
12. Comment évolue cette maladie à long terme ?
En règle générale, lévolution de lAOMI est plutôt favorable, à condition quelle soit prise en charge et traitée. Au stade de claudication intermittente, une stabilisation, voire une amélioration, est obtenue dans trois quarts des cas. Une aggravation est rapportée dans un quart des cas (avec recours à un geste chirurgical dans 5 % des cas). Mais les personnes qui souffrent dune AOMI ont un risque plus élevé de faire un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral, du fait des autres localisations possibles de la maladie athérothrombotique. Lassociation la plus fréquente est celle dune artériopathie oblitérante des membres inférieurs et dune maladie des coronaires.
13. Lévolution de lAOMI est-elle inéluctable ?
Lévolution dune AOMI nest pas linéaire et ne va pas forcément vers laggravation. Une évolution favorable de la maladie peut être observée, à condition quelle soit prise en charge et traitée. On peut ainsi améliorer les symptôme locaux et ralentir la progression de la maladie athérothrombotique sur le plan local (au niveau des jambes) mais aussi cardiaque et cérébral. Le pronostic de la maladie est ainsi sensiblement meilleur.
14. Quelles sont les conséquences si on ne traite pas cette maladie ?
Si cette maladie nest pas traitée, les risques consistent en une aggravation de lAOMI avec des complications locales pour les membres inférieurs (diminution de la distance de marche, douleur au repos, possibilité de gangrène, nécrose avec des risques damputation) et dautres complications de lathérothrombose avec risque daccidents ischémiques au niveau cardiaque (infarctus du myocarde) et/ou cérébral (accident vasculaire cérébral ischémique).
LAOMI, une pathologie fréquente ?
15. Quelle est la fréquence de lAOMI en France ?
LAOMI touche environ 800000 personnes en France. Cest donc une pathologie fréquente.
16. Y a-t-il beaucoup de malades qui signorent ?
Sur les 800000 personnes atteintes dAOMI en France, un tiers ne ressent aucun symptôme et ne se considère donc pas comme malade. De plus, un tiers des patients présentant des symptômes, ne consulte pas de médecin. Ils ne sont donc pas pris en charge et ne bénéficient pas des traitements qui peuvent ralentir lévolution de la maladie et prévenir ses complications.
17. La fréquence de lAOMI varie-t-elle en fonction de lâge et du sexe ?
LAOMI est de plus en plus fréquente avec lâge. Le pourcentage dhommes atteints dune AOMI symptomatique parmi les personnes âgées de moins de 50 ans est de 1,5 % et passe à 5 % chez ceux de plus de 50 ans. Les femmes sont moins souvent atteintes que les hommes (au stade de claudication intermittente, le rapport est de 1 femme pour 3 hommes), mais cette différence diminue avec lâge. En effet, laugmentation de lespérance de vie et les modifications de lhygiène de vie des femmes (tabagisme...) tendent à égaliser le risque.
Lhistoire naturelle et les risques locaux de lAOMI
18. Quels sont les différents stades de gravité de la maladie ?
La classification de Leriche et Fontaine permet de distinguer quatre stades cliniques en fonction des symptômes de lAOMI.
STADE I | Pas de symtôme | ||
STADE II | Claudication intermittente (douleur à leffort musculaire) | ||
STADE III | Douleur de repos (en position allongée) | ||
STADE IV | Troubles trophiques distaux (ulcérations, gangrène) |
19. Lévolution de la maladie passe-t-elle par tous ces stades ?
Toute personne ayant une AOMI ne passe pas obligatoirement par tous les stades décrits dans la classification de Leriche et Fontaine. La maladie peut se stabiliser au stade de claudication intermittente sans évoluer vers les autres stades ou demblée se révéler au stade III ou IV.
20. Quest-ce quune ischémie ?
Une ischémie correspond à une diminution ou à un arrêt de la circulation artérielle dans une région plus ou moins étendue dun organe ou dun tissu. Lischémie va entraîner une diminution dapport en oxygène au niveau de lorgane, doù une souffrance tissulaire.
21. Y a-t-il plusieurs degrés dischémie ?
Oui, il existe plusieurs stades dischémie avec des conséquence différentes. Il faut distinguer :
• Lischémie deffort qui se manifeste seulement lors dun effort, lorsque les besoins en oxygène du muscle augmentent (claudication intermittente pour lAOMI). Ses conséquences son réversibles.
• Lischémie permanente, lorsque la douleur persiste au repos. Elle peut aboutir à la destruction des tissus. On parle de nécrose ou de gangrène quant il existe une atteinte de la peau et des tissus sous-jacents.
22. Quest-ce quune ischémie aiguë ?
lischémie aiguë est due à une embolie artérielle (obstruction de lartère due au déplacement dun caillot entraîné par la circulation) ou à une thrombose locale aiguë (voir Question N° 9). Cest une urgence médicale. Elle se manifeste par la survenue brutale dune douleur intense au niveau dun membre ou dun segment de membre qui devient très froid et pâle. La personne doit alors être dirigée vers une unité durgences vasculaires pour réalisation dune intervention sur lartère. Faute dune prise en charge efficace et rapide en moins de 3 heures, des complications graves mettant en jeu la survie du membre, puis le pronostic vital, sont à redouter.
23. Quest-ce quune ischémie critique ?
Lischémie critique correspond à un stade dischémie permanente qui met en jeu la survie du membre atteint. Cette ischémie se définit par lassociation de signes cliniques (douleur de repos nécessitant la prise régulière dantalgiques, troubles trophiques) et dune diminution importante de la pression artérielle systolique à la cheville (exploration qui permet de quantifier limportance des lésions et de lischémie tissulaire - voir Question N° 34). Lischémie critique correspond aux formes les plus sévères des stades III et IV de la classification de Leriche et Fontaine.
24. Peut-on perdre lusage dun membre ?
Au stade de claudication intermittente, en labsence de prise en charge , la distance de marche peut être de plus en plus limitée du fait de la progression de la maladie. La claudication peut alors devenir très invalidante. Aux stades ultérieurs, la douleur peut aussi apparaître en position allongée. Enfin, lapparition possible de troubles trophiques (ulcérations, gangrène), compromet lavenir du membre concerné.
25. Cette perte dusage dun membre est-elle inéluctable ?
Si la maladie athérothrombotique nest pas traitée, les lésions peuvent évoluer et devenir irréversibles mettant en danger le membre concerné. Une prise en charge adaptée, médicale voire chirurgicale, permet déviter darriver à ce stade évolutif de la maladie.
26. Cela a-t-il une incidence sur lorganisme ?
En soi, lAOMI menace rarement de façon directe la vie, mais comme elle est due à une maladie diffuse qui touche lensemble des artères de lorganisme et en particulier celles du cœur et du cerveau, il existe des risques accrus dinfarctus du myocarde et daccident vasculaire cérébral ischémique.
27. Une amputation est-elle toujours nécessaire à long terme ?
En dernier recours, si plus aucun geste vasculaire nest possible, si les lésions sont irréversibles au stade de nécrose cutanée et de gangrène, lamputation peut être nécessaire. Heureusement, cette évolution est rare. Elle nest pas inéluctable. Il est possible de traiter lAOMI par des moyens médicaux (règles hygiéno-diététiques, médicaments) mais aussi, aux stades plus graves de la maladie, par des moyens chirurgicaux qui visent à rétablir une bonne vascularisation (pontage, endartériectomie, angioplastie).
Les risques à distance de lAOMI
28. Faut-il craindre une extension à dautres territoires de lorganisme ?
Lévolution générale de lAOMI est très importante à prendre en considération car cest une manifestation locale de la maladie athérothrombotique qui peut toucher dautres territoires artériels: aorte et ses principales branches, artères coronaires, carotides, cérébrales. Une extension à dautres territoires est donc toujours à craindre; doù la nécessité dun bilan à la recherche déventuelles lésions dans ces territoires artériels.
29. Quen est-il au niveau cardiaque ?
Toute personne ayant une AOMI est susceptible davoir aussi des lésions dathérothrombose au niveau des artères coronaires qui irriguent le cœur. Le médecin va donc rechercher systématiquement sil existe des signes qui évoquent une telle atteinte car elle peut exposer au risque dangine de poitrine et dinfarctus du myocarde.
30. Quest-ce quune angine de poitrine et un Infarctus Du Myocarde (IDM) ?
Langine de poitrine, appelée aussi angor, correspond à une douleur au niveau cardiaque provoquée par leffort. Elle est due à un rétrécissement dune ou de plusieurs artères coronaires consécutif à la formation dune plaque dathérome le plus souvent, et survient à leffort lorsque les besoins en oxygène sont augmentés. Elle précède fréquemment linfarctus du myocarde, dont la douleur survient au repos et qui correspond à lobstruction complète dune artère coronaire par un caillot sanguin développé sur une plaque dathérome qui bloque la circulation et entraîne la nécrose (mort) dune partie du muscle cardiaque.
31. Quen est-il au niveau cérébral ?
Toute personne ayant une AOMI est susceptible davoir aussi des lésions dathérothrombose au niveau des artères carotides et cérébrales. Le médecin va donc rechercher systématiquement sil existe des signes témoignant dune possible atteinte à ce niveau. La localisation de lathérothrombose au niveau des carotides ou des artères cérébrales expose au risque daccident vasculaire cérébral ischémique.
32. Quest ce quun Accident Vasculaire Cérébral (AVC) ischémique ?
LAccident Vasculaire Cérébral (AVC), souvent appelé attaque ou :congestion cérébrale, est provoqué par une diminution brutale de lirrigation dune partie du cerveau. Dans le cas dun AVC ischémique (ou infarctus cérébral) lartère est bouchée par un caillot de sang qui bloque la circulation sanguine et empêche le sang de se rendre jusquà une partie du cerveau. LAVC ischémique se manifeste par lapparition brutale dune paralysie plus ou moins importante dun ou plusieurs membres et/ou troubles de la sensibilité, de troubles visuels et/ou de difficultés de langage. LAVC ischémique est dit constitué quand le déficit neurologique persiste plus de 24 heures et peut laisser des séquelles. On parle dAccident Ischémique Transitoire (AIT) quand il disparaît dans les 24 heures sans séquelles. Cest un signal dalarme qui doit être rapidement diagnostiqué et traité pour éviter une récidive plus sévère.
2 - QUEL BILAN DOIT ÊTRE ENVISAGÉ ?
COMMENT EST ÉVALUÉE VOTRE MALADIE ?
Lévaluation de la gravité de la maladie
33. Quel type dexamen clinique dois-je faire pour connaître la gravité de ma maladie ?
Quand un médecin suspecte une AOMI, il va rechercher et préciser son stade dévolution (pas de symptôme, claudication intermittente, douleur de repos, troubles trophiques), éliminer les pathologies susceptibles dentraîner une claudication (maladies veineuses, musculaires, rhumatologiques et/ou neurologiques), et rechercher les facteurs de risque cardiovasculaire spécifiques quil faut corriger (tabac, diabète, hypertension artérielle, hypercholestérolémie,...). Le diagnostic de lAOMI est lun des plus faciles lors dune consultation médicale. En plus dun interrogatoire approfondi, lexamen clinique initial comporte quelques éléments fondamentaux. Dabord, il comprend une palpation des trajets artériels des membres inférieurs à la recherche dune diminution ou dune abolition dun pouls, et de labdomen à la recherche dun anévrisme. Puis, le médecin effectue une auscultation des artères des jambes et de laorte à la recherche dun souffle artériel (bruit entendu à lauscultation). Ensuite, il recherche des troubles trophiques (lésions cutanées susceptibles de sulcérer, signes dischémie chronique). Et enfin, il prend une mesure de la pression artérielle au niveau des deux bras et de la cheville (IPS ou Indice de Pression Systolique - voir Question N° 34). Cet examen clinique simple permet, en général, de faire le diagnostic dAOMI. Il sera complété par la recherche de signes évocateurs de lésions dathérothrombose au niveau des artères qui irriguent le cœur et le cerveau : douleur dangine de poitrine, arythmie cardiaque, insuffisance cardiaque, troubles neurologiques transitoires (trouble moteur ou sensitif, trouble du langage, trouble de la vision, souffle carotidien).
34. Quest-ce que lIndice de Pression Systolique (IPS) ?
LIndice de Pression Systolique (IPS) est le rapport entre la pression artérielle systolique mesurée au niveau de la cheville et la pression artérielle systolique mesurée au niveau du bras. Cet indice se mesure grâce à un stéthoscope un peu spécial car il est muni dun capteur spécifique et à un brassard (comme pour la prise habituelle de la pression artérielle au niveau du bras). LIPS peut aussi être utilisé pour dépister une AOMI dans certaines consultations particulières...
LIPS indique la présence de lésions artérielles obstructives au niveau de laorte ou des artères des membres inférieurs. Il en indique aussi la sévérité. Si lIPS a une valeur inférieure à 0,9, cela signifie que le patient présente une AOMI. Plus lindice est bas, plus le risque local et général augmente.
36. Ces examens sont-ils suffisants pour évaluer les risques locaux et les risques à distance ?
Non, dautres examens sont nécessaires pour préciser la diffusion et le stade dévolution des lésions au niveau des artères des membres inférieurs mais aussi pour rechercher la présence déventuelles lésions au niveau des artères coronaires et des artères carotides.
37. Quels examens complémentaires sont utiles pour confirmer le diagnostic dAOMI ?
LÉchographie-Doppler des membres inférieurs permet de localiser avec précision les lésions artérielles au niveau des membres inférieurs. Une épreuve de marche sur tapis roulant peut être réalisée pour confirmer le diagnostic en cas de maladie associée, rendant le diagnostic plus difficile à établir, et pour voir le retentissement des lésions sur la marche. En cas de recours à la chirurgie, on peut être amené à effectuer une artériographie et/ou une angiographie-IRM (voir Questions N° 41 et 42), pour faire un bilan plus précis.
38. Quels autres examens complémentaires suis-je susceptible de passer ?
Certains examens visent à rechercher la présence de facteurs de risque (voir Question N° 44). Ainsi, par une prise de sang, on peut chercher un excès de sucre ou de graisses dans le sang, ou une anomalie de la coagulation. Dautres examens complémentaires ont pour but de rechercher déventuelles lésions dans dautres territoires : léchographie de laorte abdominale, des artères rénales et digestives, lÉcho-Doppler des artères cervicales (carotides) permettront de mettre en évidence ou déliminer une obstruction de ces artères. Enfin dautres examens recherchent, confirment ou localisent une athérothrombose des coronaires : dabord lélectrocardiogramme (ECG), au repos ou pratiqué éventuellement lors dune épreuve deffort sur un vélo ; puis, si nécessaire, une échographie cardiaque, une scintigraphie du myocarde (examen radiologique utilisant un produit radioactif pour repérer les zones de mauvais fonctionnement du muscle cardiaque) et dans certains cas une coronarographie (examen pratiqué après injection dun produit qui permet de visualiser les artères du cœur).
39. En quoi consiste une épreuve de marche sur tapis roulant ?
Cet examen consiste à marcher sur un tapis roulant dont la vitesse de déroulement de référence est de 3,2 km/heure avec une pente évaluée à environ 10 % (mais la vitesse et la pente dinclinaison sont à adapter en fonction du patient). Dans un premier temps, cette épreuve permet dévaluer la distance de marche (distance parcourue jusquà lapparition de la douleur). Dans un second temps, le médecin va mesurer les pressions sanguines dans les jambes après leffort. Cet examen est contre-indiqué si vous avez fait un infarctus du myocarde il y a moins de 6 mois, si vous avez une angine de poitrine, des troubles du rythme cardiaque ou une hypertension artérielle insuffisamment corrigée malgré un traitement antihypertenseur. Cette épreuve de marche permet de différencier la claudication intermittente dorigine artérielle, dautres types de claudication (neurologique, rhumatologique...).
40. Quest-ce quun Écho-Doppler (aussi appelé Échographie-Doppler) ?
LÉchographie-Doppler des artères est un examen qui utilise les ultrasons. Totalement indolore, sans risque et pouvant être répété, cet examen ne nécessite pas dhospitalisation et dure environ 40 minutes. Il permet de détecter avec précision la présence de lésions et de les localiser. En cas, dAOMI, on réalise un Écho-Doppler des membres inférieurs et de labdomen qui permet également de voir sil existe un anévrisme de laorte abdominale. Un Écho-Doppler des vaisseaux du cou doit également être fait à loccasion du bilan dune AOMI, afin de rechercher déventuelles lésions au niveau des artères carotides.
41. Quest-ce quune artériographie ?
Lartériographie des membres inférieurs consiste à réaliser une véritable photographie des artères après injection dun produit de contraste. Elle permet de visualiser directement les artères et leurs branches. Cet examen est généralement indiqué avant un geste chirurgical vasculaire afin de bien préciser lanatomie (siège, trajet, malformation éventuelle) des vaisseaux, laspect et lemplacement des lésions et dapprécier si une circulation parallèle de substitution (ou circulation collatérale), sest développée. La réalisation de cet examen se fait en milieu spécialisé. Il se pratique sous anesthésie locale et dure entre 30 minutes et 2 heures. Le produit de contraste est injecté dans une artère. Après lexamen, une surveillance de 24 heures minimum peut être nécessaire avec compression ferme du point de ponction pour éviter la formation dun hématome. Si vous êtes allergique à liode, il est important que vous le précisiez à votre médecin. Avant cet examen, lanesthésiste vous interrogera, lors dune consultation, sur vos antécédents allergiques et sur les traitements en cours. À cette occasion, un document dinformation vous sera remis sur cet examen.
42. Quest-ce quune angio-IRM (aussi appelée angiographie-IRM) ?
Comme lartériographie elle est réalisée avec un geste chirurgical et permet une visualistion des vaisseaux (angiographie). Elle utilise la résonance magnétique. Cest une technique de pointe qui permet détudier lanatomie (siège, trajet, malformation éventuelle) et le fonctionnement des vaisseaux sans geste invasif (pas de ponction artérielle, pas dinjection de produit de contraste). Mais cet examen nest pas encore disponible dans tous les centres. Il est intéressant chez les patients qui ont une contre-indication au produit de contraste. Cet examen dure environ 1 heure. Il doit être effectué avec prudence chez les patients claustrophobes ou porteurs dun corps étranger métallique (pace-maker, prothèse...). Il est cependant parfois nécessaire de la compléter par une artériographie.
43. Quest-ce quun ECG (ÉlectroCardioGramme) ?
Cest un examen qui enregistre lactivité électrique du cœur. Il complète ainsi le bilan cardio-vasculaire. Il permet de détecter des troubles du rythme cardiaque, des signes dischémie (souffrance) récents ou anciens, de préciser le retentissement dune hypertension artérielle. Dans le cadre dune AOMI, cet examen fait partie de la recherche systématique des autres localisations de lathérothrombose. Mais un ECG simple est parfois insuffisant, et il faut parfois compléter le bilan par un ECG deffort. Les autres examens cardiaques ne sont pas de réalisation systématique. Ils seront pratiqué si le bilan clinique et électrocardiographique est anormal.
Les facteurs de risque
44. Quest-ce quun facteur de risque vasculaire ?
Un facteur de risque est un facteur qui favorise lapparition dune maladie. Dans le cadre des maladies vasculaires, il existe des facteurs de risque liés à lenvironnement, à lhérédité, à des maladies, mais aussi au mode et aux habitudes de vie. Certains facteurs de risque ne peuvent pas être modifiés (âge, sexe, antécédents personnels ou familiaux). Il existe 4 facteurs de risque pour lesquels il est possible dagir pour tenter de les modifier : le tabagisme, le diabète, lhypertension artérielle et les anomalies du cholestérol.
Il existe des facteurs de risque communs à toutes les atteintes vasculaires liées à lathérothrombose qui peuvent toucher les membres inférieurs mais aussi le cœur et le cerveau. Cependant certains de ces facteurs de risque sont particulièrement importants dans lapparition dune AOMI et dans son évolution. Il sagit de lâge, du tabagisme, du diabète, de laugmentation des lipides et de lhypertension.
46. Pourquoi est-il nécessaire deffectuer un interrogatoire précis et très complet ?
Le médecin va vous poser des nombreuses questions concernant :
• vos antécédents personnels, vos facteurs de risque actuels (diabète, hypertension artérielle, hypercholestérolémie,...),
• mais aussi familiaux afin de savoir sil y a dautres personnes de votre famille qui ont (ou ont eu) des problèmes cardiovasculaires (AOMI, infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux ...) ;
• votre mode de vie (tabagisme, activité physique,...).
Les réponses à toutes ces questions vont laider à savoir si vous avez des facteurs de risque qui ont pu favoriser la survenue de votre maladie ou en accentuer lévolution. Il pourra vous donner des conseils pour vous aider à agir et à lutter contre certains de ces facteurs de risque et ainsi améliorer votre état de santé.
47. Pourquoi est-il important dévaluer mes facteurs de risque ?
Il est important dévaluer vos facteurs de risque individuels car leur identification et leur contrôle, quand cest possible (arrêt du tabac, traitement de lhypertension artérielle, du diabète ou de lexcès de cholestérol), va permettre de diminuer le risque dévolution de lathérothrombose au niveau des artères des membres inférieurs mais aussi dans les autres territoires artériels, et donc de prévenir le risque dinfarctus du myocarde ou daccident vasculaire cérébral ischémique. Ainsi, il faut savoir que le cumul des facteurs de risque multiplie le risque de survenue dune AOMI et ses complications.
48. Le tabac favorise-t-il la survenue dune AOMI ?
Le tabac représente le principal facteur de risque dAOMI. Le risque de développer une AOMI est de 5 à 15 fois plus élevé chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. Laggravation de lAOMI est plus importante chez les gros fumeurs. La poursuite du tabagisme diminue aussi lefficacité des pontages en favorisant leur obstruction.
49. Le diabète favorise-t-il la survenue dune AOMI ?
Le diabète est un facteur de risque majeur dAOMI. Le nombre dAOMI est multiplié par 3,4 et 5,7 respectivement chez les hommes et les femmes diabétiques, par rapport aux sujets non diabétiques. Ce facteur de risque aggrave lévolution de lAOMI de manière silencieuse chez le diabétique mal équilibré, puisque 15 % des patients diabétiques développent un trouble trophique du pied (voir Question N° 7). Par ailleurs, le risque damputation est plus fréquent chez les personnes diabétiques.
50. Une élévation des graisses dans le sang favorise-t-elle la survenue dune AOMI ?
Cinquante à soixante-dix pour cent des personnes ayant une AOMI présentent un taux trop élevé de lipides dans le sang. Il sagit souvent dune augmentation du cholestérol, (associée ou non à une augmentation des triglycérides). Le rôle des anomalies des lipides dans le risque artériel est connu, mais il apparaît moins important pour lAOMI que pour les maladies cardiaques (angine de poitrine ou angor, infarctus du myocarde).
51. Lhypertension artérielle est-elle une conséquence ou une cause de la survenue dune AOMI ?
Lhypertension artérielle augmente de façon significative le risque de survenue dune AOMI. Son rôle est indiscutable même sil nest pas encore parfaitement établi. On retrouve une hypertension artérielle chez à peu près la moitié des personnes atteintes dAOMI.
52. Lalcool est-il un facteur favorisant dune AOMI ?
Cette question fait encore lobjet de nombreux débats. La consommation excessive dalcool ne protège pas les artères. (2 verres de vin par jour resteraient acceptables).
53. Lobésité est-elle un facteur de risque ?
Lobésité reste un facteur de risque très discuté. Les études menées montrent des résultats souvent contradictoires. Cependant, lobésité peut en elle-même avoir des effets néfastes car elle favorise certains facteurs de risque : diabète, hypertension artérielle, anomalies des lipides...
54. La sédentarité est-elle un facteur de risque ?
Labsence dexercice physique est néfaste à la santé dune manière générale. La sédentarité favorise la prise de poids et à terme, lexposition à certains facteurs de risque identifiés de lAOMI. Dautre part, dans le cadre du traitement de lAOMI, il sera primordial de développer une activité physique en particulier la marche. En effet chez la personne atteinte dune AOMI, elle permet daméliorer de façon significative la circulation par le développement dune circulation parallèle, de remplacement, dite collatérale.
55. LAOMI est-elle héréditaire ?
Il nexiste pas détude ayant réellement établi le caractère héréditaire de lAOMI. Cependant, lhérédité joue un rôle indirect dans la survenue dautres facteurs de risque (hypertension artérielle, diabète ...). Par ailleurs, plus que lhérédité elle-même, les habitudes de vie de la famille peuvent intervenir (cuisine riche en graisses, sédentarité ...).
56. Quelles sont les habitudes alimentaires favorisant la survenue dune AOMI ?
Une trop forte consommation de certains aliments est susceptible dentraîner des anomalies des lipides, un diabète ou une hypertension artérielle, qui eux-mêmes sont des facteurs de risque de lAOMI. Il sagit des régimes apportant trop de calories, trop riches en acides gras saturés (beurre, fromage, charcuteries ...), trop riches en cholestérol (Ïufs, abats ...), trop riches en sucres rapides (jus de fruits, sodas, confiseries ...).
3 - COMMENT AMÉLIORER VOTRE ÉTAT DE SANTÉ ?
Les différents types de traitements de lAOMI
57. Quels sont les différents types de traitements de lAOMI ?
Le but des traitements est de réduire le risque dévolution de votre maladie, que ce soit sur le plan local ou général, et daméliorer votre confort de vie. Les traitements qui permettent de prendre en charge lAOMI sont de trois types :
• préventifs : dont le but est de limiter les complications de la maladie athérothrombotique,
• symptomatiques : dont le but est daméliorer les symptômes et la qualité de vie,
• curatifs : dont le but est de corriger les lésions menaçantes ou invalidantes.
Ils associent les mesures dhygiène de vie, la rééducation, les médicaments et les techniques de revascularisation. Les indications de ces traitements varient suivant les situations cliniques.
Les traitements non médicamenteux
58. Quels sont les différents traitements non médicamenteux ?
La prise en charge non médicamenteuse de lAOMI fait essentiellement appel à un certain nombre de mesures dhygiène de vie : le maintien de lactivité physique avec une éventuelle rééducation à la marche, larrêt du tabac, les soins des pieds. Larrêt du tabac, lhygiène alimentaire et les soins de pieds sadressent à tous les patients; ces traitement sont préventifs. La rééducation par la marche concerne les patients qui présentent une claudication; son but est lamélioration des symptômes.
59. Pourquoi la marche à pied est-elle un bon moyen de se rééduquer ?
La marche quotidienne est recommandée à toute personne ayant une AOMI car elle constitue le meilleur moyen de rééducation connu aujourdhui. La marche permet daméliorer lirrigation des muscles et le développement dune circulation collatérale (petites artères qui viennent compenser la défaillance de lartère rétrécie).
60. Cet exercice physique doit-il être intensif ?
Pour être vraiment bénéfique, la marche doit être pratiquée régulièrement (tous les jours, si possible). Ce nest pas lintensité qui compte mais la régularité et la progression de leffort. Il faut sarrêter dès que la douleur apparaît et attendre quelle ait disparu pour reprendre leffort. Progressivement votre distance de marche (distance à laquelle survient la douleur) va sallonger. Leffet maximal de la marche est obtenu au bout de 6 à 8 mois et ne se maintiendra que si lexercice est continué régulièrement et vous suivez bien les autres recommandations de votre médecin. Par contre, si vous interrompez ce programme de rééducation, vous perdez tout ou partie du bénéfice de lentraînement.
61. Dans quelles conditions (durée, périodicité) dois-je effectuer ces marches à pied ?
Il faut marcher au moins 30 minutes trois fois par semaine et idéalement une heure par jour (par cycles de 20 à 30 minutes) en adaptant la vitesse de son pas pour éviter la survenue de la douleur qui oblige à sarrêter. Pour que cet exercice soit agréable, il est préférable de le faire dans de bonnes conditions (tenue adaptée, chaussures confortables, au grand air ...). Pour suivre lévolution de votre distance de marche, vous pouvez tenir un carnet de bord sur lequel vous reporterez vos performances concernant la distance parcourue avant lapparition dune douleur sur un trajet connu que vous effectuerez tous les 15 jours. La tenue de ce carnet facilite la surveillance de la maladie par votre médecin.
62. Puis-je effectuer cette rééducation en centre spécialisé ?
Pour tous les patients qui présentent une artériopathie dès le stade de claudication intermittente, mais également après intervention chirurgicale ou geste endovasculaire (voir Question N° 77), il est possible de bénéficier dune rééducation en centre spécialisé. Le prise en charge dans ces centres de rééducation vasculaire seffectue sous contrôle médical et comporte des séances dentraînement à la marche sur tapis roulant bien précises et adaptées à chaque personne (environ 2 à 3 séances par semaine pendant 3 à 6 mois). De plus, dans ces centres, le réentraînement à la marche est associé à une éducation aux règles dhygiène de vie. Il est aussi possible de faire une cure thermale dans un établissement spécialisé dans lAOMI où le programme comporte des soins spécifiques (par exemple la crénothérapie ou traitement par les eaux minérales), mais aussi un réentraînement à la marche et des conseils hygiéno-diététiques.
63. La pratique dautres sports est-elle conseillée ?
Le vélo dappartement, le vélo, la natation en piscine, la gymnastique, le golf sont aussi recommandés.
64. Un arrêt du tabac est-il obligatoire ?
Il est fondamental darrêter totalement et définitivement de fumer pour freiner lévolution de lartériopathie. Cet arrêt est primordial quel que soit le stade de votre maladie. Lintoxication tabagique est considérée comme le premier facteur de risque dAOMI .À larrêt du tabac, on observe un allongement de la distance de marche et une meilleure efficacité des pontages artériels, en évitant que ceux-ci ne se bouchent. Dans les études, le bénéfice de larrêt du tabac apparaît avant la fin de la première année. Si lon compare des patients avec une claudication intermittente en fonction de la poursuite ou de larrêt du tabac, à 10 ans, le nombre de survivants est presque le double dans le groupe des patients ayant arrêté de fumer.
65. Comment arrêter de fumer : à qui demander et où trouver de laide ?
Selon votre dépendance à la nicotine (déterminée grâce un test spécifique), selon lancienneté et limportance de votre intoxication, larrêt du tabac sera plus ou moins facile. Pour vous aider dans votre démarche, le médecin peut vous conseiller des substituts à la nicotine (patchs, gommes,...) ou prescrire dautres molécules aujourdhui disponibles pour faciliter le sevrage tabagique (arrêt du tabac). Il pourra aussi vous prescrire si besoin un traitement pour lutter contre lanxiété ou le sentiment de dépression qui peut accompagner larrêt du tabac. Un exercice physique régulier vous évitera la prise de poids. Un soutien psychologique pourra être nécessaire (séances de relaxation, entretiens psychologiques, thérapies comportementales individuelles ou de groupe). Touts ces mesures daccompagnement pour larrêt du tabac sont proposées dans des consultations spécialisées (consultations anti-tabac). Nhésitez pas à tester votre dépendance à la nicotine à laide du test ci-dessous.
66. Dois-je changer mes habitudes alimentaires ?
Quel régime dois-je suivre ?
Il ny a pas dhabitudes alimentaires particulières à adopter quand on a une artériopathie, hormis si vous avez certains facteurs de risque qui sont modifiables grâce à une alimentation adaptée :
• en cas de diabète : régime équilibré en sucres et pauvre en graisses et en boissons alcoolisées,
• en cas danomalies lipidiques : régime pauvre en graisses saturées, et en cholestérol,
• En cas dhypertension : régime pauvre en sel et pauvre en boissons alcoolisées,
• en cas de surpoids : régime hypocalorique.
Dans tous les cas, votre médecin et/ou un(e) diététicien(ne) vous aideront à adapter et à modifier vos habitudes alimentaires.
67. Pourquoi faut-il particulièrement prendre soin de ses pieds quand on a une AOMI ?
Tout traumatisme, même minime, peut avoir des conséquences très graves sur un pied mal irrigué par le sang. Afin de prévenir lapparition de troubles trophiques (ulcérations, nécroses), toute personne qui souffre dAOMI, notamment si elle est diabétique, doit prendre particulièrement soin de ses pieds. Il faut éviter tout risque de blessure et consulter rapidement en cas de douleur persistante ou de lésion de la peau même minime, le risque de surinfection pouvant être dramatique. Il faut :
• se laver tous les jours les pieds à leau tiède avec un savon acide,
• les sécher soigneusement pour éviter toute macération et prolifération de champignons (mycoses) entre les orteils,
• se couper les ongles des pieds avec précaution et bien à distance de la peau pour ne pas risquer de se couper (lorsque lon est proche de la peau, il faut poncer les ongles),
• examiner le dessous des pieds et des orteils à laide dun miroir,
• ne pas marcher pieds nus, éviter le port prolongé de bottes en caoutchouc,
• porter des chaussures souples et larges,
• consulter régulièrement un pédicure ou un podologue, habitué à prendre en charge des patients artéritiques ou diabétiques,
• protéger les talons en cas dalitement prolongé pour éviter des lésions de la peau,
• être à jour en ce qui concerne la vaccination contre le tétanos.
Les traitements médicamenteux
68. Quels types de médicaments peut-on recevoir en cas dAOMI ?
Les traitements médicamenteux prescrits en cas dAOMI ont pour objectif de prévenir le risque dobstruction dune artère (cest le cas des antiagrégants plaquettaires), de lutter contre certains facteurs de risque (hypertension artérielle, anomalies des lipides, diabète, tabac) et daméliorer les capacités de marche (cest le cas des vasoactifs).
69. Quest-ce quun médicament antiagrégant plaquettaire ?
Que va-t-il mapporter ?
Un antiagrégant plaquettaire est un médicament qui empêche les plaquettes qui circulent dans le sang de sagréger (sagglutiner) entre elles. Il diminue ainsi le risque de formation de caillots dans les artères qui peuvent se former au contact dune plaque dathérome et venir boucher lartère. Ce type de traitement est utile aux stades où lAOMI est établie pour prévenir le risque thrombotique non seulement au niveau des artères des membres inférieurs mais également au niveau des autres territoires artériels (coronaires, carotides...). Le but de ce traitement est de réduire le risque dinfarctus du myocarde ou daccident vasculaire cérébral. Il existe plusieurs médicaments appartenant à la famille des antiagrégants plaquettaires.
70. Quest ce quun médicament vasodilatateur ?
Que va-t-il mapporter ?
Les médicaments vasoactifs (dénomés à tort vasodilatateurs) peuvent diminuer la douleur à la marche et augmenter la distance parcourue sans douleur. Ils peuvent être prescrits en complément de la rééducation.
71. Quels traitement contre le diabète ?
Chez le diabétique, la stricte normalisation de la glycémie (taux de sucre dans le sang) est fondamentale pour diminuer le risque cardiovasculaire. La prise en charge comportera toujours des règles hygiéno-diététiques (régime alimentaire, activité physique) et, selon les cas et le type de diabète, un traitement par médicaments hypoglycémiants (diminuant le taux de sucre dans le sang) pris par voie orale ou un traitement par des injections dinsuline.
72. Quels traitement contre lhypertension artérielle ?
Il existe de très nombreux médicaments pour traiter lhypertension artérielle. Votre médecin vous prescrira celui qui est le plus approprié à votre cas. Il est nécessaire de faire surveiller régulièrement votre pression artérielle et de respecter certaines règles hygiéno-diététiques (exercice physique,...). Un régime peu salé et un minimum de boissons alcoolisées sont recommandés.
73. Quels traitements contre lhypercholestérolémie et/ou lhypertriglycéridémie ?
Si vous avec trop de cholestérol dans le sang, votre médecin peut commencer par vous faire suivre un régime qui, selon lanomalie des lipides que vous présentez, comportera une réduction des graisses saturées et du cholestérol alimentaire. En cas de surpoids, ces mesures devront sassocier aussi à un régime réduit en calories. Si malgré le régime, le problème persiste, votre médecin vous prescrira un médicament adapté, en complément du régime.
Les traitements des lésions au niveau local
74. Quest-ce quun traitement local des lésions ?
Le traitement local des lésions consiste à intervenir directement sur le caillot ou thrombus provoqué par lathérothrombose à lintérieur des artères (voir Questions 9 et 10).
75. Dans quelles circonstances faut-il avoir recours à ce type de traitement ?
Ce type de traitement est réservé aux patients dont létat de santé na pu être suffisamment stabilisé par les traitement médicaux (règles dhygiène de vie et médicaments) et aux stades graves de lAOMI.
76. Quelles sont les différentes techniques de traitement des lésions au niveau local ?
Le type dintervention, technique endovasculaire ou geste chirurgical, sera déterminé par léquipe médicale qui vous prend en charge, en fonction du siège, de la nature, de létendue et de la gravité des lésions, mais aussi en fonction de votre mode de vie et de vos souhaits.
Les techniques endovasculaires comportent langioplastie, la mise en place dune endoprothèse ou stent (voir Questions N° 77 et 78), la thrombo-aspiration ou thrombolyse in situ (techniques daspiration ou de dissolution dun thrombus récent).
Les techniques chirurgicales visent, soit à réduire considérablement la lésion qui se trouve dans lartère (thrombo-endartériectomie), soit à la court-circuiter (pontage : voir Question N° 79). Lamputation nest pratiquée quen dernier recours, lorsque toutes les autres solutions disponibles ont échoué, que les signes dischémie sont très importants et les lésions irréversibles au stade de gangrène.
77. Quest-ce quune angioplastie ?
Il sagit dune technique endovasculaire (directement à lintérieur des vaisseaux, sans recours à la chirurgie) qui consiste à dilater un vaisseau rétréci par une plaque dathérome. Langioplastie permet de traiter les sténoses (rétrécissements) localisées des artères des membres inférieurs. Après ponction au niveau de lartère fémorale, une sonde munie dun ballonnet est guidée jusquà la lésion. Le ballonnet est alors gonflé plusieurs fois afin décraser la lésion artérielle et de dilater progressivement la partie rétrécie de lartère. Après obtention du résultat souhaité, la sonde et le ballonnet sont retirés. En cas de besoin, il est parfois possible de faire une nouvelle angioplastie.
Un stent ou endoprothèse est une structure cylindrique qui ressemble aux mailles dun filet métallique (comme une espèce de grillage).
Le stent permet de régulariser les parois de lartère et a pour but de réduire le risque de resténose (nouveau rétrécissement du vaisseau) en maintenant la dilatation de la paroi de lartère. Il est placé grâce à un guide au moment de langioplastie, puis déployé par gonflement dun petit ballon situé à lintérieur de la prothèse. La pose dun stent est réalisée en même temps que langioplastie.
À laide dune veine prélevée au niveau de la jambe (veine saphène) ou dune prothèse synthétique (en dacron, téflon...), on réalise une greffe de vaisseau qui court-circuite la lésion qui se trouve dans lartère.
80. Une seule intervention suffit-elle ou dautres pourront-elles être nécessaires, ultérieurement ?
Parfois, il est nécessaire davoir recours à la combinaison de plusieurs types de traitements des lésions au même moment (angioplastie plus pose dun stent par exemple) ou successivement dans le temps (problème de re-sténose, apparition de nouvelles lésions sur une artère sus ou sous-jacente ou sur lautre jambe, thrombose sur pontage...).
Le suivi
81. Devrai-je effecteur des contrôles de suivi et pourquoi ?
Oui, il est absolument nécessaire que vous fassiez des contrôles de suivi afin que le médecin puisse évaluer lévolution de la maladie athérothrombotique au niveau des artères des membres inférieurs mais aussi des artères du cœur (coronaires) et du cerveau (carotides). Il en profitera pour faire le point avec vous sur votre hygiène de vie et vos facteurs de risque. Si vous avez eu une angioplastie, une surveillance clinique et un Écho-Doppler seront effectués à intervalles réguliers au cours de la première année, puis une fois par an ou devant lapparition de nouveaux signes, afin de vérifier si lartère dilatée ne sest pas resténosée. Si vous avez eu un pontage, une surveillance médico-chirurgicale et un Écho-Doppler seront pratiqués régulièrement. Cette surveillance sera exercée conjointement par votre médecin traitant, langéiologue ou médecin vasculaire et le chirurgien.
82. En cas dévolution de la maladie, devrai-je adapter mon traitement ?
Oui, il est possible que le médecin modifie votre traitement en fonction de lévolution de votre maladie (réapparition ou aggravation des symptômes) et de vos facteurs de risque (diabète, hypertension artérielle, anomalie des lipides). Il peut être amené à vous proposer dautres médicaments, un geste local (angioplastie) ou chirurgical (pontage).
83. Sur quels signes de complication dois-je porter plus particulièrement mon attention ?
Il est nécessaire de consulter très rapidement votre médecin devant la survenue de douleurs nocturnes, en cas dongle incarné, de cor au pied, de verrue plantaire, de mycose des pieds, ou si vous constatez lapparition dulcération (au niveau des orteils, du talon), de zones noires sur le peau des pieds (nécrose).
84. En cas de complication, qui dois-je alerter ?
En cas de complication, vous devez tout de suite prévenir votre médecin traitant qui en fonction de son examen prendra les dispositions necessaries : consultation dun spécialiste, dun chirurgien, hospitalisation...(voir Questions N° 22 et 23).
85. Sur quels signes de complication dois-je être amené à consulter aux urgences ?
En cas de douleur de jambe très intense et de survenue brutale ou si une partie de la jambe devient soudainement pâle et glacée, il faut consulter en extrême urgence, car il faut craindre une ischémie aiguë (arrêt total de la circulation du sang). Ses conséquences peuvent être redoutables pour le membre concerné, si une prise en charge nest pas effectuée dans trois heures qui suivent la survenue des symptômes.
4 - VOUS ET VOTRE ENTOURAGE
Ce que vous pouvez ressentir
Oui, une nouvelle hygiène de vie peut entraîner des changements importants dans vos habitudes de vie. Arrêter de fumer, faire un régime alimentaire, marcher et faire des exercices physiques alors que vous nen avez pas lhabitude, peuvent bouleverser votre mode de vie. Pour certains, ces changements sont parfaitement surmontables, pour dautres, cela sera une étape plus difficile, chacun réagissant à sa façon. Il ne faut surtout pas culpabiliser si vous narrivez pas à tout faire en même temps. Fixez-vous des objectifs et procédez étape par étape en vous faisant aider par votre entourage et votre médecin.
87. Ces changements conduisent-ils à un certain mal-être ?
Il est possible déprouver un certain mal-être quand on change ses habitudes de vie.
Par exemple, le fait darrêter de fumer est une étape parfois difficile à vivre. Vous pouvez au début vous sentir anxieux, fatigué, avoir du mal à vous concentrer... De plus, si vous êtes obligé de suivre un régime, vous allez avoir limpression que votre qualité de vie ne saméliore pas ! Vous pouvez vous sentir angoissé, déprimé, avoir des sentiments négatifs.
En fait, si ces différentes mesures destinées à améliorer votre hygiène de vie sont difficiles à suivre au début, rapidement vous en ressentirez les bénéfices et vous vous sentirez alors beaucoup mieux.
Mais si votre état de mal-être vous semble trop important, trop lourd à surmonter, ou persiste trop longtemps, nhésitez pas à en parler avec votre médecin.
88. Comment gérer ses propres sentiments ?
Il ne faudrait pas garder pour soi ses sentiments négatifs. Il faut toujours exprimer ses émotions, ses sentiments... les évacuer pour mieux les accepter. Il est normal de se sentir perturbé quand on apprend que lon a une maladie, que lon redoute son évolution et quen plus les médecins demandent de modifier des comportements et un mode de vie. Marcher quand on en a pas envie, arrêter de fumer alors que lon se sent complètement dépendant, perdre du poids alors que déjà on essaye de sarrêter de fumer... il y a de quoi se sentir triste, anxieux, en colère et déprimé ...
Surtout ne vous découragez pas, vous arriverez au but fixé, mais progressivement, étape par étape.
89. À qui puis-je madresser ?
Si vous en ressentez le besoin, il ne faut pas hésiter à partager vos sentiments, vos doutes, vos angoisses, vos interrogations, avec votre famille, vos amis, mais aussi avec votre médecin traitant ou le spécialiste qui vous suit. Ils vous conseilleront, si nécessaire, un soutien psychologique pour vous aider à traverser ces moments difficiles.
Le rôle de lentourage
90. Comment apporter son soutien au patient ?
Le rôle joué par le milieu familial est très important. Il faut rappeler au patient quil doit bien prendre ses médicaments, se soumettre aux contrôles médicaux et respecter une bonne hygiène de vie. Il faut laider, le soutenir et lencourager dans son sevrage tabagique, lune des étapes les plus difficiles de sa prise en charge. Surtout ne jamais culpabiliser le patient si le sevrage échoue, mais lencourager à recommencer. Si un régime est nécessaire, il faut faire en sorte quil soit le plus agréable possible, en concoctant de bons petits plats aux saveurs relevées (mais en limitant graisses , sucres ...). Il est aussi possible de stimuler le patient dans sa rééducation à la marche en prenant du temps pour laccompagner.
91. Comment contribuer au processus de rétablissement du patient ?
La surveillance de lentourage doit être adaptée au caractère du patient. Il faut éviter de se transformer en gendarme même si cela part de bonnes intentions. Cela naidera pas le patient et, au contraire, risque de le braquer, de linciter à faire le contraire de ce qui lui est recommandé. Ce qui est important cest dencourager le patient à se prendre en charge, en évitant de le culpabiliser dans ses démarches (rééducation, sevrage tabagique, régime).
5 - LES RECOURS SOCIAUX ET FINANCIERS
92. Existe-t-il des centres spécialisés dans la rééducation par la marche ?
Oui, il en existe. Mais hélas, ceux qui sont consacrés spécifiquement à la réadaptation vasculaire, notamment aux artériopathies, ne sont pas très nombreux en France. Ces centres sont soit de véritables centres spécialisés en réadaptation vasculaire, autonomes ou appartenant à une structure de réadaptation fonctionnelle polyvalente dont ils sont lun des départements, soit des unités de réadaptation vasculaire appartenant à des services hospitaliers publics ou privés, rattachés au service de cardiologie, de chirurgie ou de médecine vasculaire.
Il faut en parler avec son médecin traitant ou avec le spécialiste qui vous suit pour votre AOMI. Ils pourront vous orienter vers les centres de réadaptation vasculaire qui existent dans votre région.
94. Les séjours dans ce type de centres sont-ils remboursés par la Sécurité Sociale ?
La rééducation dans ce type de centres est prise en charge par la Sécurité Sociale.
Les patients qui souffrent dune AOMI peuvent bénéficier dune prise en charge de la maladie au titre dAffection de Longue Durée (ALD) dès le stade de claudication intermittente. Le taux de remboursement par les caisses dassurance maladie, pour tout ce qui se rapporte à cette maladie, est alors de 100 %.
96. En cas dincapacité professionnelle, peut-on bénéficier dune pension dinvalidité ?
Tout salarié malade à droit à 3 années dindemnisation par la Sécurité Sociale. Passé ce délai, si le patient ne peut pas reprendre son travail, il pourra bénéficier dune pension dinvalidité déterminée en fonction de la durée de sa vie professionnelle. Sil ne peut pas prétendre à un tel statut, lassistante sociale peut adresser à la COTOREP une demande dallocation pour adulte handicapé.
Cette démarche est possible depuis la Loi de 1975 concernant lorientation des handicapés.
Les assistantes sociales de chaque centre de Sécurité Sociale connaissent bien les démarches à suivre face à ces différents types dinvalidité.
97. Dans quel cas a-t-on droit à un reclassement professionnel ?
La Loi de 1975 concernant les handicapés prévoit aussi le reclassement professionnel des personnes souffrant dun handicap, jusquà lâge de 45 ans environ.
Des stages de reconversion sont proposés quand le handicap physique rend impossible la reprise du travail antérieur.
En ce qui concerne lAOMI, le reclassement professionnel est rarement nécessaire car cette pathologie se révèle le plus souvent tardivement dans la vie, à un âge où la plupart des personnes concernées sont déjà en retraite.
98. Les séances de kinésithérapie et les cures thermales sont-elles remboursées ?
Dans le cadre dune Affection de Longue Durée (ALD), comme lAOMI dès le stade de claudication intermittente, les séances de kinésithérapie en rapport avec cette maladie sont prises en charge à 100 % par les organismes de Sécurité Sociale, après entente préalable.
Dans le cadre des cures thermales, seul le forfait thermal est pris en charge.
Lachat dun fauteuil roulant est pris en charge après prescription médicale et entente préalable avec la Sécurité Sociale. Lhôpital et les centres de rééducation étant censés fournir cet appareillage, les patients lobtiennent dans le cadre dun maintien à domicile et sont indemnisés au taux de remboursement de la Sécurité Sociale.
Les fauteuils électriques, beaucoup plus chers, ne bénéficient pas dune prise en charge importante par la Sécurité Sociale. Il est cependant possible de faire appel aux fonds de secours de cet organisme.
Certains appareils prothétiques sont pris en charge par la Sécurité Sociale dès lors quil y a prescription médicale, au taux de remboursement habituel, complété par les mutuelles.
100. Quelles sont les autres aides financières possibles ?
Si nécessaire et en cas de ressources minimales, les assistantes sociales peuvent faire une demande daides financières auprès de la Sécurité Sociale ou auprès de votre Centre Communal dAction Sociale au titre de prestations extralégales.
101. Existe-t-il des associations de patients vers qui se tourner ?
À ce jour, il nexiste aucune association de patients souffrant dAOMI vers laquelle vous pourriez vous tourner.
Pour les personnes qui ont dû subir un geste chirurgical avec amputation, il est possible de contacter des associations qui soccupent des personnes qui ont un handicap physique.
Pour ceux qui doivent sarrêter de fumer ou limiter leur consommation dalcool dans le cadre de la prise en charge de leur maladie, il est possible de se faire aider et soutenir grâce aux associations spécifiques existantes.
Pour plus dinformations sur les associations de patients nhésitez pas à en parler avec votre médecin qui saura vous orienter et éventuellement consultez le site Internet : www.annuaire-assoc-sante.com qui recense toutes les associations de patients existant en France.
(Remerciements à Madame Martine JUAN pour la typographie).
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