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Sept millions et demi de Français sont hypertendus. Cette maladie sournoise reste encore entourée d’idées reçues et pourrait être mieux traitée si elle était dépistée à temps.
Pour mesurer la tension, c’est le premier chiffre qui compte.
Faux.
L’hypertension est une pression trop élevée du sang dans les artères. Le premier chiffre (normalement entre 10 et 13), correspond à la pression quand le cœur se contracte; le second (entre 6 et 8,5) à la pression quand le cœur se relâche. Si ce dernier est élevé, la pression dans les artères “au repos” est importante. C’est un signe d’alerte.
Il faut faire contrôler sa tension une fois par an.
Vrai.
Seul un contrôle annuel chez le médecin permet un dépistage précoce. Maux de tête le matin, troubles visuels (“mouches volantes”), bourdonnements d’oreille, saignements de nez ne sont pas présents le plus souvent et signent une hypertension ancienne qui a déjà retenti sur les organes.
On a trop de tension lorsqu’on atteint 16.
Faux.
On parle maintenant d’hypertension dès 14 - 9. Mais le diagnostic n’est porté que si ces chiffres trop élevés sont retrouvés lors de 3 consultations espacées, car la tension varie en fonction des moments… En cas de doute (chiffres limites), le médecin peut faire un enregistrement de la tension sur 24 heures grâce à un appareil portable.
L’hypertension n’est pas réellement une maladie.
Vrai et Faux.
Elle ne rend pas malade, mais expose, à long terme à de graves complications. Les vaisseaux sous pression deviennent rigides, véhiculent moins bien le sang, ce qui favorise le dépôt de graisses dans leur paroi. Les artères du cœur s’encrassent : les risques d’angine de poitrine, d’infarctus (artère qui se bouche), augmentent. Une tension trop élevée oblige le cœur à travailler davantage pour pomper le sang : il se fatigue prématurément (insuffisance cardiaque avec essoufflement). Le cerveau, lui aussi, est menacé par l’accident vasculaire (obstruction d’une artère, ou rupture et hémorragie). Autres cibles de l’hypertension : les reins (insuffisance rénale) et les artères des jambes (artérite).
Les femmes ont moins de problèmes de tension que les hommes.
Vrai et Faux.
Elles sont moins touchées jusqu’à la ménopause, mais pas pour autant à l’abri. À partir de la cinquantaine, parce qu’elles perdent la “protection” cardio-vasculaire assurée par leurs hormones, elles sont autant concernées.
Il est normal que la tension augmente avec l’âge.
Faux.
On est revenu sur cette notion. Cependant plus on vieillit, plus on risque des complications : à 60 ans comme à 70 ans, l’idéal est de rester en dessous de 14 - 9.
C’est une affection des gens nerveux, “stressés”.
Faux et Vrai.
La nervosité et le “stress” peuvent élever momentanément la tension mais ne créent pas la maladie. En revanche, ils peuvent la révéler ou l’aggraver chez les sujets prédisposés et rendre son traitement plus difficile. Mieux vaut donc se détendre et, au besoin, apprendre à mieux faire face au “stress” quotidien (relaxation, aide psychologique).
Les appareils pour mesurer soi-même la tension ne sont pas fiables.
Vrai et Faux.
Ceux qui mesurent la tension au niveau du poignet ou du doigt ne sont pas surs et sont à bannir. Restent ceux utilisant un brassard et, de préférence, avec un système de gonflage automatique. Demandez conseil à votre médecin pour choisir un appareil validé et un brassard bien adapté à la morphologie de votre bras (sinon, les résultats sont faussés). Bien prise, l’automesure peut être utile, mais elle sert surtout à contrôler l’efficacité d’un traitement. Elle ne doit pas devenir une obsession.
L’hypertension a souvent une cause “médicale”.
Faux.
Dans plus de 90 % des cas, aucune origine précise n’est trouvée. Mais plusieurs facteurs sont connus pour favoriser sa survenue : des antécédents familiaux, le tabagisme et le surpoids… Un excès de poids de 20 % par rapport au poids idéal triple le risque d’hypertension.
Quand une hypertension est diagnostiquée, il faut commencer d’urgence un traitement.
Tout dépend…
D’abord de l’importance de la tension. Si elle est très élevée (par exemple 18 - 11) le médecin prescrira des médicaments. Même chose si elle est plus faible mais s’il existe d’autres facteurs de risque (hérédité, excès de cholestérol…) ou un retentissement sur les organes. En revanche, dans un grand nombre de cas, on peut conseiller, au moins pendant un temps, des mesures diététiques : supprimer la salière à table, manger moins gras, limiter la consommation d’alcool (un ou deux verres de vin par jour), arrêter de fumer et perdre du poids… À ce régime, une hypertension légère peut éventuellement se normaliser en quelques mois.
Le régime sans sel c’est de l’histoire ancienne.
Vrai.
Pour le régime sans sel strict, remis en cause dans les années 80 qui est peu utile voire même dangereux ! En revanche, une consommation modérée peut aider à diminuer la tension chez certaines personnes (dites “sensibles au sel”). En pratique, il suffit de réduire la consommation d’aliments très salés (charcuterie, conserves, fromages fermentés, mets fumés, eaux gazeuses) et de ne pas resaler systématiquement…!
Certains aliments font baisser la tension.
Vrai.
Pour les légumes verts et secs, les fruits et les céréales qui contiennent des fibres et certains nutriments comme le potassium… (les végétariens souffrent d’ailleurs moins d’hypertension). Les poissons gras (hareng, maquereau, saumon, sardine, thon) ont aussi un effet bénéfique grâce à leurs graisses oméga 3 : consommez-en trois fois par semaine !
Quand on est hypertendu, il faut éviter de consommer de l’alcool.
Vrai.
L’alcool augmente les chiffres de tension et constitue une cause importante de “résistance” au traitement. Il faut donc réduire sa consommation à 2 verres de vin par jour (voire à, zéro pour obtenir parfois une normalisation totale des chiffres !).
On soigne souvent l’hypertension avec plusieurs médicaments.
Vrai.
Il existe une multitude d’antihypertenseurs, appartenant à sept familles (bêta-bloquants, diurétiques, inhibiteurs du calcium ou de l’enzyme de conversion…). Leurs modes d’action diffèrent : certains agissent sur le cœur, d’autres sur les artères, d’autres encore sur les reins ou sur le système régulateur cérébral. Ils peuvent donc être complémentaires. Ceci dit, le médecin commence, en principe, par prescrire un seul médicament. S’il n’obtient pas les résultats escomptés, il peut, après avoir prescrit un médicament d’une autre famille, en associer deux ou plus. À noter qu’actuellement se multiplient les médicaments contenant deux molécules. L’avantage est évident : cela limite le nombre de comprimés à avaler. L’inconvénient étant que le dosage de chaque molécule est fixe et donc non ajustable aux réactions du patient.
Quand on souffre d’hypertension, il ne faut pas faire de sport.
Faux.
Le sport diminue la tension (et aide à maigrir). Privilégiez les activités d’endurance comme la marche, le vélo ou la natation. Pratiquez au moins une demi-heure à une heure trois fois par semaine, le mieux étant trente à quarante-cinq minutes tous les jours.
En savoir plus.
Pour les sports demandant davantage d’efforts, l’avis du médecin s’impose.
Si la tension est stabilisée, on peut arrêter le traitement.
Faux.
Les médicaments doivent être pris à vie, car ils font baisser la tension mais ne guérissent pas (Les chiffres sont seulement, et dans le meilleur des cas, “normalisés” par le traitement). Prendre ses médicaments plusieurs fois par jour à heures fixes représente une vraie contrainte. Mais il ne faut jamais les arrêter sans avis médical (risque d’effet rebond et d’accident cardio-vasculaire).
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